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18 octobre 2017 3 18 /10 /octobre /2017 10:58

Le quatrième résistant inconnu fusillé par les SS le 27 juin 1944, au Bois de la Reulle, sur les communes de Gragnague et Castelmaurou, au nord de Toulouse, vient tout juste d’être identifié. Il s’appelle Jean-Baptiste Giorgetti. Capturé par les nazis,comme quinze autres héros de l’ombre victimes de ce massacre, sa vie s’est arrêtée à 26 ans.

C’est, une fois de plus, le «Groupe de Recherche», des hommes et des femmes passionnés d’histoire, qui a réussi cet exploit après un long et minutieux travail. Ensemble, ils sont déjà à l’origine de l’identification de trois résistants sur cinq longtemps restés inconnus: le Major aviateur Belge Charles de Hepcée, Marcel Joyeux membre du Groupe Morhange, Adjoint de Serge Ravanel et Pierre Cartelet des Réseaux Bourgogne et Alliance dans les Pyrénées Orientales.). «Pour Giorgetti, nous sommes partis de ces bottes anglaises de marque Camden, maigres indices recueillis sur le corps lorsqu’il a été exhumé, mais qui au fil des mois ont révélé plein de choses. C’était un résistant très engagé qui avait été parachuté par les Anglais, dans le Sud-Ouest du Cantal... Puis il a fallu recouper des dates floues. On a découvert alors que la Gestapo s’intéressait particulièrement à lui. Puis il y a eu ce procès-verbal sur lequel des témoignages concordaient...», explique Georges Muratet, pierre angulaire du groupe, à l’origine de ces enquêtes.

Des recherches de Toulouse à... la Corse

Les recherches se sont ensuite enchaînées. Elles ont fini par prendre la direction de la Corse, à Venaco, où un Giorgetti est retrouvé. Il s’agit de Jean-Marie, le fils de Jean-Baptiste.Le septuagénaire accepte sans hésiter une comparaison ADN à partir d’ossements du corps conservés dans le caveau municipal de Castelmaurou. Comme pour les précédentes identifications, elle confirmera le résultat de la fabuleuse enquête du Groupe, enrichissant en même temps l’histoire de ces hommes courageux qui jouaient leur vie tous les jours. On apprend ainsi que Giorgetti était un homme très engagé, adversaire acharné des nazis, tel que le décrit le Groupe: «Évadé de son stalag le en 1941 il rejoint Annecy puis Villefranche-sur-Mer où il est démobilisé en avril 1944. Il participe à la résistance en Corse puis se rend à Alger où il est sélectionné par le Bureau central de renseignement et d’action. Il sera ensuite volontaire pour une mission en France. Il rejoint un maquis de Lot-et-Garonne sous les pseudonymes de Maigret et Charrette, puis il est affecté à Toulouse pour instruire le groupe Casa et le groupe Riva. C’est là qu’il sera trahi par un résistant passé au service de la Gestapo.Il est arrêté le 1er juin 1944 au Bar de la Poste, rue de Rémusat. Des codétenus l’auraient vu en très mauvais état...On connaît la suite».


L’hommage

Mais il reste encore un corps sans nom dans le caveau municipal. Des recherches sont menées depuis des mois par le groupe, malgré les difficultés, pour l’identifier: «On pensait qu’il n’y aurait rien de plus compliqué que les bottes de Giorgetti... C’est faux! Nous avons peu d’indices, que l’on partage avec ceux qui éventuellement pourraient nous aider: le dernier résistant inconnu était en pyjama sous ses vêtements. Il avait de grosses chaussettes... Pas facile!», lâche Georges Muratet en feuilletant ses notes. Parmi elles figure un billet d’avion à destination de l’Ile de Beauté. C’est là qu’il se rendra, samedi, avec la dépouille de Jean-Baptiste Giorgetti. Avec sa famille, ils rendront au courageux combattant sa terre natale retrouvée... pour l’éternité.

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